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Les mythes et les réalités

Les mythes et les réalités

La violence conjugale est une problématique complexe et parfois difficile à comprendre. Un des mythes, le plus persistant et largement véhiculé, est que « les femmes qui restent avec un conjoint violent sont masochistes ».1

Dans les faits, plusieurs raisons expliquent pourquoi les femmes victimes de violence conjugale restent avec leur agresseur :

  • Elles sont prises au piège dans le cycle de la violence conjugale
  • Elles ont honte, se sentent coupable et vivent beaucoup d'impuissance
  • Elles craignent d'être jugées et de ne pas être crues
  • Elles croient qu'il peut changer, car il l'a promis
  • Elles ont peur de ses menaces et peur pour les enfants
  • Elles craignent des conséquences si elles devaient le quitter
  • Elles ont peur de perdre ce qu'elles ont mis tant d'années à construire
  • Elles croient ne pas pouvoir y arriver seule
  • Elles se sentent responsables de " briser " la famille
  • Elles ignorent les lois qui les protègent ou croient que les lois ne peuvent rien pour les protéger
  • Elles l'aiment, mais n'aiment pas ses comportements violents

Voici d'autres exemples de mythes associés à la violence conjugale. Pouvez-vous les repérer?

Mythe ou Réalité?

    Mythe Réalité
  La violence conjugale est causée par une « perte de contrôle ».  
  La violence conjugale ne résulte pas d'une perte de contrôle, mais constitue au contraire, un moyen choisi pour dominer l'autre personne et affirmer son pouvoir sur elle.   Mythe
  En matière de violence conjugale, les femmes sont aussi violentes que les hommes.  
  Beaucoup plus de femmes que d'hommes sont victimes de violence conjugale. (Voir les statistiques)2   Mythe
  L'usage de l'alcool ou de drogues sont des causes de la violence conjugale.  
  Aucune substance ou situation stressante ne possède le pouvoir de rendre quelqu'un violent contre sa volonté. La véritable cause de la violence est le désir de contrôler une personne que l'on refuse de voir comme son égale.   Mythe
  Une policière ne peut pas être victime de violence conjugale.  
  La violence conjugale se retrouve dans toutes les couches de la société, indépendamment de l'âge, l'origine ethnique, de la scolarité et du niveau socio-économique.   Mythe
  La violence conjugale, n'est en fait qu'une simple chicane de couple.  
  En fait, l'élément premier qui les distingue est le gain recherché. Dans une chicane de couple, un des partenaires tente de convaincre l'autre de son point de vue et cherche à gagner sur la situation. En violence conjugale, un des partenaires cherche à imposer sa volonté afin de gagner du pouvoir sur l'autre.   Mythe
  L'homicide conjugal est un acte de désespoir.  
  L'homicide conjugal est un meurtre, souvent prémédité. Il constitue souvent l'aboutissement d'une longue relation de violence et de domination; il est la pointe de l'iceberg de la violence conjugale. (Voir les statistiques).3   Mythe
  La violence conjugale, ça concerne tout le monde.  
  La violence conjugale est un problème d'ordre social et non un problème d'ordre privé.   Réalité
  La violence conjugale cesse lorsque le couple se sépare.  
  Dans plusieurs cas, la violence conjugale continue après la séparation et peut prendre des allures différentes. La violence post-séparation peut avoir de graves conséquences chez les victimes : femmes et enfants.   Mythe
  Le conjoint violent est souvent un bon compagnon de travail et un voisin charmant.  
  Le conjoint violent s'en prend surtout à sa famille, à sa conjointe et à ses enfants, parce qu'il se sent légitimé de le faire.   Réalité
  La violence psychologique n'est pas punissable par la loi.  
  La violence psychologique est méconnue malgré le fait qu'elle ait de graves conséquences sur les victimes. Elle est plus insidieuse et plus difficile à reconnaître. La violence physique, le harcèlement, les menaces, les appels harassants et autres, sont des gestes punissables par la loi.   Réalité
  Les enfants exposés à la violence conjugale deviennent des adultes violents.  
  Ce ne sont pas tous les enfants exposés à la violence conjugale qui deviennent des adultes violents. Un dépistage et une intervention rapide auprès de ces enfants peuvent en limiter les impacts négatifs.4   Mythe
  La thérapie pour conjoints violents est un moyen pour enrayer la violence conjugale.  
  La thérapie n'est pas un moyen miracle. Elle n'est qu'une amorce au changement.   Mythe

1 Gouvernement du Québec. Institut de santé publique. Trousse média : Mythes et réalités www.inspq.qc.ca/violenceconjugale/mythes

2, 3 Gouvernement du Québec. Sécurité publique. Statistiques (2007) sur la criminalité commise dans un contexte conjugal au Québec. www.securitepublique.gouv.qc.ca

4 CPVC, Comité priorité violence conjugale www.cpvc-cran.net

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